Je vous propose de relire l’invitation de ce week-end proposée par Marion, car le texte résume parfaitement ce que nous avons réalisé aujourd’hui dans la parcelle de Champagnac. Des images significatives feront de vous des experts dans cette maladie du châtaignier (et du chêne dans une moindre mesure) !
Inventaire relatif au « chancre du châtaignier » :
Il y a 1 mois et demi (le 29/01/2023) nous avons consacré un dimanche en forêt à réaliser un premier inventaire sur une parcelle en taillis de châtaigniers : https://www.faite-et-racines.org/2023/01/29/lavenir-secrit-a-champagnac/
À cette occasion nous avions déterminé 3 placeaux: A, B et C, les placeaux A et B ayant donné lieu à un travail de balivage à l’été 2022 suivi d’une éclaircie à l’automne/hiver 2022/2023 (action de repérer et sélectionner les plus beaux arbres, les baliveaux, afin de favoriser leur croissance optimale le plus souvent par éclaircie) ; le placeau C quant à lui étant en libre évolution et n’ayant reçu aucune intervention.
Cet inventaire a permis de recenser pour chaque placeau : le nom des différentes essences feuillues et résineuses présentes, le nombre de tiges repérées par essence ainsi que leur classe de circonférence approximative.
Nous avions mené aussi en parallèle un travail de comptage de tiges chancrées. En effet ce taillis de châtaignier est touché en partie par la maladie du chancre du châtaignier.
Les chancres sont présents depuis de nombreuses années en France. Ils ont aussi ravagé une grande partie des châtaigniers aux États-Unis au début du XXe siècle. Ils sont d’origine fongique, causés par un champignon : le Cryphonectria parasitica. Les spores se propagent avec le vent et s’introduisent dans l’écorce. La contamination est rapide, virulente, surtout si l’arbre infecté est déjà affaibli ou blessé.
Le chancre provoque un ralentissement du flux de sève élaborée. La partie située au-dessus va donc mourir par manque d’eau et d’éléments minéraux, alors que l’accumulation d’éléments nutritifs au-dessous du chancre provoque la pousse de rejets. Sur arbre adulte, en revanche, seules certaines branches vont se dessécher, accompagnées d’un affaiblissement général de l’arbre.
En règle général « les mesures préconisées » sur les châtaigniers infectés par le chancre sont souvent sans concession (car peu rentables pour l’exploitation) : coupe rase sanitaire, élimination de tout nouveau foyer d’infestation, abattage des arbres infectés et brûlage sur place ou dans une usine d’incinération.
Pourtant, si l’on est attentif et que l’on intervient à temps, certaines expériences et pratiques sylvicoles évitent l’abattage systématique.
Un balivage consciencieux suivi d’une éclaircie raisonnée ont mis en évidence de véritables améliorations concernant le chancre:
– le balivage, en favorisant la vigueur des tiges, diminue la nocivité des chancres
– améliorer un taillis de châtaignier favorise la cicatrisation des chancres présents
– éclaircir un taillis de châtaignier n’a pas d’influence sur l’apparition de nouveaux chancres
Les expériences que souhaite mener Faîte et Racines sur ce taillis de châtaignier sont doubles : convertir un taillis en futaie et assurer un suivi du chancre par inventaires réguliers (tous les deux ans) pour constater in situ la possible régression de cette maladie.
Nous avons travaillé à l’aide de tableaux à recenser précisément, sur de petites surfaces bien définies (échantillons A B et C) : le nombre de tiges totales/ le nombres de tiges chancrées ainsi que la longueur précise de ces chancres.
Ces informations nous permettrons par la suite d’observer la tendance à la cicatrisation, l’apparition ou non de chancres nouveaux , le rôle joué par la croissance et par la vigueur des tiges dominantes sélectionnées dans la cicatrisation des chancres…
Nous envisageons pour le printemps de tenter des boutures de châtaigniers, travail qui s’inscrira dans l’inventaire du lieu à surveiller…
A bientôt