Voilà déjà quelques temps que nous travaillons dans cette forêt autour d’un taillis de châtaigniers. Les expériences que nous souhaitons mener à travers ce travail de balivage et d’éclaircie sont multiples, et répondent autant à des objectifs associatifs (se donner les moyens d’apprendre et de faire ensemble dans des forêts communes associatives…) qu’à l’aspiration de travailler en forêt sur des modèles sylvicoles respectueux des milieux.
Pour être en mesure de respecter ces milieux et d’appréhender des techniques sylvicoles consciencieuses, il nous paraît profitable – voire indispensable – d’être en forêt. Pour apprendre à connaître la forêt, rendons-lui visite, pratiquons-la, observons-la dans toute sa diversité et avec toute la variété des regards, des gestes et des approches qu’elle nous offre…
Ce dimanche, nous avons commencé trois « placeaux » de référence (un « placeau » représente un carré de d’environ 600m2) pour y réaliser un inventaire « post intervention » : un document qui nous permettrait d’avoir un point de départ en vue de suivre l’évolution dans le temps du travail que nous avons mené.
Dans un premier temps, nous avons défini ensemble ce que nous souhaitons voir apparaître dans ce document, ce qu’il nous parait judicieux de répertorier :
– définir trois placeaux de référence pour notre inventaire en indiquant précisément la situation (description rapide), la surface, l’exposition, la date de l’inventaire,
– repérer et identifier les différentes essences d’arbres présentes sur les parcelles de référence,
– compter le nombre d’arbres par essence et par classe de diamètre,
– comptabiliser le nombre de tiges de châtaigniers chancrées (maladie cryptogamique) sur les trois « placeaux »,
à la saison la plus appropriée faire un relevé floristique ?
Ce travail théorique effectué, nous allons rédiger un inventaire intégrant toutes ces données sur une base que Marion nous a préparée en amont, cette base s’appuyant elle-même sur un travail réalisé à la Roche Canillac auparavant.
Il est temps de commencer le repérage : nous allons créer trois parcelles (placeaux) d’environ 25mx25m chacune, bornées par des repères visuels aux quatre coins.
Ensuite, nous allons former trois équipes de trois personnes, une par parcelle, chaque équipe sera composée d’un scribe chargé de noter les informations que les deux « observateurs » lui donneront.
Après quelques tâtonnements, nous améliorons la technique pour être le plus efficace possible. Une personne (observateur) se poste en haut de la parcelle, le scribe au centre, le dernier observateur en bas. L’observateur va relever la circonférence de l’arbre, son essence… et transmettre ces données oralement pour que ces infos soient inscrites dans les registres.
Cette méthode fonctionne plutôt bien car nous avons pu effectuer les relevés, y compris les « attaques » de chancre, sur les trois parcelles dans l’après-midi.
Un travail ingrat mais essentiel pour créer notre observatoire forestier !
Tous ces éléments maintenant répertoriés vont apporter une connaissance de nos forêts bien plus précise. Nous souhaitons faire un suivi sur plusieurs années et pouvoir appréhender ainsi l’évolution de notre travail, constater ce qui a fonctionné et ce qui a échoué. Nous avons par exemple dans ces parcelles tenté de ralentir, voire supprimer les attaques de chancre, en pratiquant des éclaircies assez ciblées. Il sera intéressant de voir si ce travail va porter ses fruits.
il est l’heure de se séparer, non sans avoir dégusté un excellent gâteau cuisiné par Stéphane de l’association « les Enforestés » !
A bientôt !